Réalisé en duo, ce reportage entreprend de définir un territoire par sa route principale et littorale.
Ile volcanique de l’Océan Indien, La Réunion a un relief très tourmenté, c'est une montagne émergée des flots, lacérée par de profondes ravines qui découpent et séparent.
Si une trame routière complexe couvre le territoire, seule la Route Nationale littorale permet les échanges entre les différentes parties de l'île. Le long de ses 209 kilomètres, s’organise là toute la vie économique et sociale de l’île. C’est l’épine dorsale le long de laquelle s’égrènent le chapelet des villes et villages, mais aussi les paysages et les modes de vie : jardinets débordant de fleurs du Sud-Est, savane de l’Ouest, pentes volcaniques de l’Enclos, centres-villes, "banlieues", falaises abruptes...
Surlignant le profil sinueux du littoral, la RN relie, rassemble, associe les paysages en témoignant de la présence d'une réelle variété d'espaces, de microclimats, et de modes de vie. De Saint-Denis, la capitale, aux régions inhabitées du volcan (dont la forte activité entraîne souvent la coupure de la route par les laves), des fronts de mer aux zones d'activité, un "portrait" séquencé d’une île plurielle au travers de la large variété de ses communautés.

Le principe était simple, effectuer ensemble, à pied et par tronçon, le tour de l'île sur la Route Nationale. La vie de l’île et de ses habitants s’organise sous nos yeux, en lien avec cette route qui, si elle n'est jamais une finalité, reste incontournable.
Les photographies couleurs présentent au moyen de cadrages rigoureux et frontaux les espaces et ambiances traversées par cette route. Les photos sont strictement perpendiculaires au tracé de la RN. Leur traitement est épuré et s’attache à délivrer une unique information.Les images noir et blanc sont elles travaillées dans le sens de la route. Elles proposent, en opposition au statisme des clichés couleurs, un aperçu dynamique et vivant du sujet, des instants volés à l’effervescence de l’activité autour de la voie.
Bien que réalisées de façon totalement conjointe et simultanée, les images sont organisées à posteriori en diptyques en s’affranchissant du lieu et du moment, associant des similitudes, des traits communs, des fils rouges, esthétiques, graphiques ou rhétorique…